Les fondements de l'apprentissage
Téléchargez ci-dessous notre infographie portant sur les fondements de l’apprentissage : quand cognition, sensorimotricité et émotions Interagissent

Sources :
- Davis, P. M. (2017). Cognition et apprentissage. SIL International.
- Crahay, M. (2006). Psychologie du développement et de l’éducation. De Boeck Supérieur.
- Brouillet, D., & Brouillet, T. (2020). Le corps en mouvement dans les apprentissages. DUMAS.
- Balslev, T. (2020). L’apprentissage par corps contraint. Les Sciences de l’éducation – Pour l’Ère nouvelle, 53 (4), 55-72.
- Université de Genève. (2025). Sciences cognitives et l’éducation.
Les Fondements de l’Apprentissage : Cognition, Sensorimotricité et Émotions à l’École
Les fondements de l’apprentissage s’appuient sur une interaction dynamique entre trois grandes dimensions : cognitive, sensori-motrice, et socio-affective. Ces dimensions interagissent constamment pour permettre l’acquisition, le traitement, et l’application des connaissances et des compétences. Voici une analyse approfondie de chacune d’elles et de leur interdépendance :
1. Dimension cognitive : Comprendre et traiter l’information
- Définition : La cognition englobe les processus mentaux liés à la perception, la mémoire, l’attention, le raisonnement, et la résolution de problèmes.
- Rôle dans l’apprentissage :
- Permet de comprendre les concepts, d’établir des liens logiques, et de développer des stratégies.
- Elle est influencée par le développement cérébral, comme décrit dans les travaux de Piaget (stades cognitifs) et Vygotsky (zone proximale de développement).
- Exemples pratiques :
- Décoder un texte, résoudre une équation mathématique, ou comprendre une carte géographique.
Lien avec les autres dimensions :
La cognition dépend du sensori-moteur pour recevoir des stimuli (par exemple, lire nécessite une coordination visuelle) et du socio-affectif pour maintenir l’engagement et la motivation.
2. Dimension sensori-motrice : Le corps au service de l’esprit
- Définition : Elle concerne la coordination des mouvements et la perception sensorielle (vue, ouïe, toucher, proprioception, etc.) nécessaires à l’interaction avec l’environnement.
- Rôle dans l’apprentissage :
- Facilite l’acquisition des compétences fondamentales, comme l’écriture, la lecture, ou la manipulation d’objets.
- Le mouvement et l’interaction avec l’environnement sont essentiels pour renforcer les connexions neuronales, notamment chez les jeunes enfants.
- Exemples pratiques :
- Apprendre à écrire en maîtrisant le geste graphique.
- Explorer un concept mathématique en manipulant des objets (p. ex., cubes pour comprendre les fractions).
Lien avec les autres dimensions :
Le sensori-moteur soutient la cognition (les manipulations renforcent la compréhension abstraite) et est influencé par l’affectif (un enfant motivé ou en confiance sera plus enclin à explorer et expérimenter).
3. Dimension socio-affective : Les émotions et les relations comme moteurs
- Définition : Elle inclut les émotions, la motivation, l’estime de soi, les interactions sociales et les comportements relationnels.
- Rôle dans l’apprentissage :
- Les émotions influencent la mémoire et l’attention. Les recherches de Damasio montrent que l’apprentissage est plus efficace lorsque des émotions positives sont impliquées.
- Les relations sociales et la motivation intrinsèque ou extrinsèque jouent un rôle central dans l’engagement des élèves.
- Exemples pratiques :
- Un élève qui se sent soutenu par son enseignant est plus susceptible de persévérer face à une tâche difficile.
- Les activités collaboratives (p. ex., projets de groupe) favorisent l’apprentissage par l’échange et l’empathie.
Lien avec les autres dimensions :
Les émotions peuvent faciliter ou inhiber les processus cognitifs (le stress peut bloquer la mémoire). Le sensori-moteur peut apaiser ou stimuler les émotions (p. ex., le sport aide à réguler les tensions).
Les interactions entre ces dimensions
L’apprentissage est un processus global qui mobilise ces trois dimensions simultanément :
- Cognition et sensori-moteur : Par exemple, un enfant qui apprend à écrire mobilise à la fois sa mémoire pour retenir les lettres et sa motricité fine pour tracer correctement.
- Cognition et socio-affectif : La confiance en soi (affectif) renforce l’envie d’apprendre et améliore la capacité à résoudre des problèmes complexes (cognitif).
- Sensori-moteur et socio-affectif : Les activités physiques, comme le sport ou la danse, aident à gérer les émotions et à renforcer l’estime de soi.
Applications pratiques en pédagogie
- Différenciation pédagogique : Proposer des activités adaptées aux besoins spécifiques des élèves (par exemple, des ateliers de manipulation pour les enfants ayant besoin de renforcement sensori-moteur).
- Climat de classe : Créer un environnement émotionnellement sécurisant pour favoriser la motivation et l’estime de soi.
- Apprentissage actif : Encourager les approches qui intègrent le corps et l’esprit, comme les jeux éducatifs, les projets collaboratifs, ou les expériences pratiques.
- Approche globale : Combiner des approches cognitives (enseignement explicite), sensori-motrices (manipulation, exploration), et socio-affectives (travail en groupe, soutien émotionnel) pour un apprentissage durable.
Conclusion
L’apprentissage ne peut être réduit à une seule dimension. Il s’agit d’un processus holistique, où les capacités cognitives, sensori-motrices et socio-affectives interagissent pour permettre aux élèves de comprendre, d’agir, et de s’épanouir. Une pédagogie efficace doit donc intégrer ces trois aspects pour répondre aux besoins variés des apprenants.