Article : Le co-enseignement comme une réponse à l'inclusion scolaire


- Type de ressources : Guide pour mener des projets en co-enseignement et co-intervention
- Niveau scolaire : Tous niveaux
- Nombre de pages : 7 pages
- Domaine : co-enseignement, adaptation scolaire
- Date de publication : 16/02/2021
- Numéro de la ressource pédagogique : 3447
- Format : PDF
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En quoi le co-enseignement permet-il d’améliorer le sentiment de compétence des élèves et favorise le développement des compétences disciplinaires ? La réponse à la problématique en téléchargeant le PDF gratuitement.
Vous y trouverez :
- Définition du sentiment de compétence.
- Les clefs pour accompagner l’élève dans l’acceptation de sa différence et ainsi favoriser la remédiation.
- Les différents types de co-intervention / co-enseignement avec leurs modalités.
- Les apports du co-enseignement notamment dans l’adaptation scolaire
- Le document à télécharger est en format PDF et gratuit.
- En lien avec les programmes de l’Education Nationale
En quoi le co-enseignement est une réponse adaptée à l’amélioration du sentiment de compétence chez l’élève ?
Les adaptations ne peuvent s’opérer sans que se « multiplient des pratiques de co-intervention professionnelle ». En effet nous nous appuierons, dans cette partie, sur l’ouvrage « La co-intervention à l’école : une nouvelle professionnalité éducative » d’Annick Ventoso-Y-Font et Mireille Dubois-Bégué. Comme la loi du 11 janvier 2005 le stipule et corrobore ce que nous avons mis en avant plus haut, celle-ci a choisi de mettre l’accent sur la « limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie » par la personne dans son environnement. « La personne handicapée se trouve dans un environnement considéré comme handicapant donc générateur d’empêchements devant être compensés par divers moyens » comme le dit Y ventoso. Ainsi le système scolaire doit s’adapter à la différence. L’incitation à travailler en co-intervention est d’œuvrer à l’ouverture de la pratique scolaire sur une communauté éducative élargie. La co-intervention c’est être deux dans le même lieu pour mieux observer les élèves et mieux répondre à leurs besoins, d’après le centre d’Etudes Pédagogiques pour l’Expérimentation et le Conseil (CEPEC) elle se définit comme : « Attribuer deux enseignants à un groupe d’élèves dans la configuration préférentielle d’une salle unique. C’est ce que nous appelons co intervenion : il s’agit de casser le schéma du face à face. ». C’est une intervention simultanée d’une activité préparée conjointement. Cette modalité est au service de la prévention et/ou remédiation. Si on prend l’étymologie du mot co-intervention. Le préfixe co marque « la réunion, un rapport de proximité (auprès de) ainsi que d’appartenance (chez) ». Elle permet de relier, construisant de la cohérence et donc de la stabilité primordiale à une bonne construction de soi et donc forcément par analogie une bonne base pour l’estime de soi et le SEP.
La co-intervention pour que celle-ci fonctionne doit-être pensée, réfléchie au préalable entre les co-intervenants pour proposer des méthodes pédagogiques adaptés à chacun et répondre aux BEP des élèves, ici notamment au sentiment de compétences des élèves concernés. Les enseignants proposent donc des solutions notamment par différents types de co-interventions.
Six modalités de co-intervention ou de co-enseignement, d’après Claire Boniface – intéractions : collaboration skills for school. :
L’un enseigne, l’autre observe : l’un des avantages de cette co-intervention est qu’une observation précise des difficultés et des besoins éducatifs particuliers est possible. L’ensemble des données à observer peut-être spécifié à l’avance et les observations mutualisées en fin de séance. Cette organisation est intéressante au début de la collaboration entre enseignants, mais pas seulement. Elle est utile pour observer la mise au travail et les démarches des élèves, ainsi que l’effet des pratiques pédagogiques des enseignants : compréhension des consignes, mobilisation des élèves, comportements parasites, etc.
L’un enseigne, l’autre aide : un professeur garde la responsabilité de l’enseignement tandis que l’autre circule à travers la classe, fournissant une aide discrète aux élèves en fonction de leurs besoins. Cette organisation est pertinente lorsque l’un des enseignants veut approfondir un domaine ou, lorsque l’activité risque de présenter des difficultés immédiates, mais il est important qu’elle reste collective. Lorsque des élèves manifestent des difficultés à se mobiliser, il est important et intéressant d’alterner les rôles. On parle de co-enseignement.
Enseignement en parallèle : les enseignants font en même temps la même chose. L’avantage est la réduction du nombre d’élèves et donc une plus grande attention de l’enseignant et davantage la possibilité de prendre la parole. Possibilité d’avoir des groupes hétérogènes si cela a été réfléchie au préalable.
Enseignement en ateliers : Les enseignants se divisent le contenu. Chaque professeur enseigne le contenu à un groupe et reproduit son intervention auprès de l’autre groupe. Un troisième atelier peut donner aux élèves la possibilité de travailler en autonomie. Cette organisation est intéressante par exemple avec l’utilisation de matériel spécifique.
Enseignement avec groupe différenciés : Dans toute classe, il y a des moments pendant lesquels les élèves ont besoin d’une attention particulière. Dans cette formule, un enseignant prend la responsabilité de l’ensemble du groupe, tandis que l’autre œuvre avec un petit groupe. Cette organisation peut être choisie à des moments différents – au début / fin d’une séance – Elle peut également être brève. Elle peut concerner des élèves ayant des difficultés ou au contraire des élèves à l’aise qui vont être stimulés de manière approfondie. La différenciation peut concerner un domaine sur lequel travaille le grand groupe ou bien un autre domaine.
Enseignement en tandem : Dans cet enseignement, les enseignants sont acteurs avec toute la classe en même temps. Cette organisation peut-être très utile lorsque l’un parle, mène un dialogue avec le groupe classe, tandis que l’autre agit, manipule, écrit.
Leco-enseignement en résumé
Ainsi on peut voir que chaque co-intervenant a un rôle bien défini au préalable. Il y a donc des repères et un cadre identitaire. Il est important également qu’il y ait un lieu de rassemblement ritualisé où tout le monde converge vers le même endroit car c’est à ce moment-là également que se joue l’appartenance à un groupe social essentiel au sentiment de compétence. Ainsi, on met l’accent sur la mise en commun de ce que chacun a pu faire et vivre durant la séance (les expériences de maîtrise de Banduras), ce qui permet également de retravailler la reformulation et travailler ainsi les compétences instrumentales, cognitives et métacognitives. On alternera les rôles des co-intervenants. Dans chaque cas de co-intervention il est préférable de travailler sur le même support de travail avec la même tâche à accomplir cependant le travail demandé sera différent, il n’y a donc pas « forcément différenciation des supports d’apprentissage mais toujours différenciation des actions professionnelles. » qui permet l’éveille pour l’intérêt de nouvelles méthodes de travail. Le schéma est toujours le même : une succession de moments avec des moments en groupes possible et un rassemblement collectif. Important de signaler, et ça pour augmenter l’appartenance au groupe, tous les élèves sont en interaction avec les adultes, par exemple dans la co-intervention « un enseigne, l’autre aide » celui qui a le rôle du maître de la classe est celui qui donne les consignes, qui fait respecter la loi et les normes comportementales auprès de chaque élève. Alors que l’accompagnant a un rôle d’intermédiaire il reformule les paroles de l’enseignant et vérifie qu’elles sont bien comprises par l’élève, il encourage les interactions cognitives entre les élèves. Les enjeux sont multiples tels que : permettre un transfert de connaissances et de compétences dans différents contextes (quand et comment les utiliser), de faire des liens, permettre de transférer ce qu’ils ont appris dans le dispositif jusqu’à leur espace de référence qu’est la classe. Devenir autonome dans la gestion de son activité. En corrélation avec Bandura, Laurent Lescouarch souligne l’importance de « faire réussir l’enfant en présence de son enseignant de référence et de ses pairs pour changer son statut dans le groupe et l’aider à sortir de son image ». Ainsi, l’évaluation doit être régulière pour connaître l’écart entre ce qui est attendu et ce qui a été fait. Le positionnement de l’élève dans la classe a aussi un impact important sur son sentiment d’appartenance au groupe.
Pratiquer la co-intervention est une pratique pédagogique particulière qui ouvre la voix à « des expériences singulières ». L’objectif peut être le même pour tous mais il y aura toujours différenciation et adaptations des actions professionnelles pouvant se dérouler de manières différentes avec des variations entre phase de groupement et de regroupements collectifs. Il est important pour eux de partager une culture commune pour permettre la rencontre entre des élèves tous différents, notamment dans le cas de l’inclusion scolaire. Les finalités sont alors le respect de la différence, mettre en commun, faire ensemble, avoir une éthique sociale.
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